PA urgence – épidémie mortelle chats

Tout comme les humains que j’ai contribué à sauver de nombreuses années, l’environnement pour lequel je me bats depuis tout autant d’années, je ne compte pas mon temps pour les animaux victimes.

On leur a trouvé une belle ferme gigantesque où ils pouvaient finir leur vie. On en a amené une partie… ce que l’on ne savait pas c’est que dans cette immense grange inoccupée depuis des années se tapissait un ennemi redoutable.
Nous avons fait une infirmerie dans l’une des vastes étables et nous y avons placé les petits, les fragiles et les gros retards de croissance. Les grands avaient la grange pour eux.
Puis les semaines ont passé et on a eu un décès brutal sans symptôme, puis deux, puis un symptôme amené en clinique vétérinaire, un diagnostic (erroné mais aucun de nous tous ne le savait) et encore un décès.. puis cela s’est emballé.. toute l’infirmerie fut malade et parfois l’aaparition d’un symptôme puis d’un autre, les décès étaient foudroyants dans d’horribles souffrances. Parfois c’était un symptôme pulmonaire ou cardiaque ou diarrhée ou vomissements ou de défaillance multiple organique à type de septicémie foudroyante. Nous étions dévastés. Sur le pied de guerre jour et nuit mais totalement démunis. Les décès se sont enchaînés avec un point commun : premier symptôme et décès survenant entre 3h à moins de 12h après.
Ceux qui me connaissent savent à quel point je me suis investie pour sauver ces etres parfois pendant des mois et doivent imaginer sans peine ce que j’ai pu ressentir alors à les voir souffrir et disparaître un à un sans comprendre. Mais ceux qui me connaissent savent aussi à quel point je peux me transformer en combattante hors norme.
J’ai fais des recherches jour et nuit et j’ai cessé de dormir tout en poursuivant toutes les autres activités.
J’etais persuadée d’avoir à faire à un virus mutant type calicivirus hyper virulent.
J’ai finalement obtenu de pouvoir faire une autopsie sur deux de nos protégés disparus. Il a fallu dix jours pour obtenir les résultats.
Dix jours supplémentaires à les voir décéder. Dix jours supplémentaires à ne pas dormir pour en sauver le plus possible, bosser comme une dingue avec la confiance et l’aide de notre cabinet vétérinaire très inquiet qui nous a transformé en véritable hôpital. Ne pouvant accueillir aucun de nos animaux en clinique au vu de la virulence terrible de ce « monstre » qui tuait en quelques heures.
Cages achetées en masse, une par animal, cuisine transformée en hôpital de guerre, perfusions au plafonds, injections, antibiotiques (3) 2x par jour pour chaque animal même ceux qui n’etaient pas encore malades, des jours et des nuits de fou.. parfois un circuit médicaments qui finissait à 8h du matin, désinfections de malades partout… et hop on part bosser désinfectée et on sourit on pleurera ce soir.. midi on rentre et on injecte, on change les perf, on medic, etc… le soir on va chez le véto à la fermeture pour pose de perf et on rentre avec..
et le verdict : calicivirus hyper virulent et sur un seulement le calici et même du typhus.

L’ennemi tapi dans l’etable était un des pires que l’on peut rencontrer si on a un chat. Le calici hyper virulent est un virus de simple coryza dont une mutation est apparue aux USA en 2009. Les premiers cas en Europe sont arrivés en 2011. En France c’est surtout depuis 2016 que l’on a des foyers.
Cette saleté a fait l’objet de thèses. Et de nombreuses recherches. Car il est terrifiant.
Le taux de mortalité y compris en école vétérinaire et labo de recherche est de 95 à 67 % minimum.

J’avais lu ces thèses avant le résultat du labo bien évidemment. J’ai décidé de faire mentir ce chiffre terrible impensable pour moi. Je ne pouvais pas perdre 95 à 67 % des animaux que j’avais emmené dans cette magnifique ferme pour leur offrir un vrai beau et vaste cadre de vie pour une retraite à vie, pas après les avoir déjà sauvés maintes fois.
Alors je n’ai pas dormi du tout, j’ai fais avec Alex ce que l’on ne peut pas faire en clinique vétérinaire : du nursing et des soins non stop jour et nuit sans s’arreter. J’ai pleuré de chagrin et de rage, mais j’ai tenu le coup, accompagnant ceux qui mouraient de ma douce voix rassurante, tenant leur patte qui s’accrochaient à mon doigt pour me demander de l’aide, leur parlant sans cesse, l’est nourissant de force…
Avec Alex qui a tenu le coup aussi dans cette épreuve très difficile on a fait mentir les statistiques. Notre taux de mortalité fut de 20% ce qui est déjà énorme et personne ne peut imaginer ce qu’on a vécu ni ce qu’ils ont vécu.
Alors Annabel Francois, le jour ou nous avons reçu ton don nous étions à trois décès supplémentaires dans la même journée, nous avions reçu le résultat et il fallait séparer chaque animal dans une cage d’isolement. Avec quoi acheter ces dizaines et dizaines de cage, pour tenter de les sauver, tout ce matériel d’hygiène…
alors Annabel tu vois les travaux attendront.. je ne sais comment remercier tous ceux qui ont participé à ta collecte. Grâce à vous on a pu certainement augmenter le taux de survie.
L’épidémie est aujourd’hui jugulée (on espère). Je peux ainsi que Alex dormir enfin quelques heures, mais on a besoin de dons pour la nourriture spécialisée (l’estomac est en vrac), les médicaments de la clinique : 3000 euros, (ce qui n’est rien au vu de tout l’effort conjoint de cette super clinique vétérinaire et par le fait que c’est nous qui faisions les soins et l’hospitalisation), produits de désinfection et d’hygiene en masse…

Alors les travaux attendront mais on a besoin de soutien pour continuer notre job qui est de continuer à les faire survivre. On a pas fait tout cela pour rien.

Alors je vous en prie, faites une bonne action pour Noël, envoyez nous quelques sous pour que on puisse stabiliser tout cela.
Merci <3
Pardon pour ce long bla bla mais il le fallait, je ne peux pas les laisser mourir

Chris noel presidente

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